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jueves, 1 de septiembre de 2022

3 poemas de MANUELA PARRA

 



 

 

 

Métamorphose Silence Invisible Parenthèse Cycle Ephémère Paradoxe Fragmentation « Virtualise » Transfuge Bruit Vulnérable

 

Confinés, à l’arrêt,

un charivari de mots empruntés à la radio forme des jours à la chaîne.

Des parenthèses aux signes invisibles jalousent les spirales et les cycles du temps.  

 

Invités au voyage, on virtualise nos vies.

Paradoxe, les machines norment les rêves. 

On choisit encore leurs formes

parmi les repères fracturés de nos banquises intérieures

au risque de faire fondre le sens et la raison.

 

Une métamorphose est en marche vers un monde opaque

où l’invisible progresse où l’éternel devient éphémère…

Un monde dénué de bons sentiments,

peuplé d’êtres invulnérables,

sans carapace parce que sans désir.

 

« Avec le temps, va tout s’en va…l’autre en qui on croyait… »[1]

 

Et cet écho au loin dans les rues de la ville…

d’une chanson fredonnée au rythme des révolutions intérieures

devenues extérieures …

 

Un souvenir…

Des autres serrés comme dans une boîte de sardines,

en défilé proférant des cris et des slogans… 

De la promiscuité des corps riant, enchevêtrés par l’amour ou l’amitié, …

De l’odeur de la sueur des corps humides,

presque un bruit de crépitement dans une poêle à frire.

 

A présent, un bras frôlé devient précipice, geste proscrit, danger, erreur, phobie.

On écoute, on regarde la fragmentation du corps social à l’œuvre

jusqu’à l’émiettement ultime, jusqu’à dissoudre les sentiments.

 

Un temps propice à l’émergence de mauvais messies,

ceux qui font sombrer dans l’absurdité d’une vérité noire et effroyable…

ceux qui font appliquer à la lettre les cadences infernales

en immortalisant les forces obscures de la destruction d’un temps aimant.

 

Pourra-t-on déconstruire ce pressentiment sordide

en marchant les yeux ouverts sur la vie ?

en empruntant les chemins de la mémoire ?

en tirant les leçons de ces temps singuliers calfeutrés,

à distance, en silence, tête courbée, pour maudire, ou détester ?

 

Pourra-t-on sentir à nouveau la douceur de postillons aimant

se déposer sur les rives de nos lèvres ?

Ceux qui empêchent de chavirer dans l’absurdité ?

 

 « Dans le ventre des espagnoles, il y a l’espoir qui gronde … »[2] 

 

Espoir…

Dans le ventre de la ville close. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EN EL VIENTRE DE LA CIUDAD AMURALLADA

 

Metamorfosis - Silencio - Indolencia - Invisible - Paréntesis - Ciclo - Goteo - Paradoja Fragmentación - "Virtualiza"  - Transfuga " - Adoctrinar"  - Ruido - Vulnerable

 

Encerada,

Algunas palabras oídas forman mis días en cadena.

paréntesis con signos invisibles

celosos de las espirales del ciclo del tiempo. 

 

Invitada al viaje de una vida virtuale…

Las máquinas rigen mis sueños, pero elijo sus formas

entre las referencias fracturadas de mi banquisa interior

a riesgo de fundir el sentido y la razón.

 

Metamorfosis hacia un mundo opaco,

un mundo desprovisto de buenos sentimientos,

poblado por seres "blindados", invulnerables,

sin coraza porque ya sin deseos.

 

AVEC LE TEMPS... va tout s’en va… l’autre en qui l’on croyait…» (Léo Ferré)

"Con el tiempo, todo desaparece...”

 Un recuerdo...

De una canción tarareada al ritmo de las revoluciones interiores

ahora “exteriores “

 

Y este eco en las calles de la ciudad.

De las huelgas,

De otros desfilando apretados como en una lata de sardinas,

profiriendo gritos …

De la promiscuidad de cuerpos risueños,

enredados por el compromiso, el amor o la amistad...

Del aroma a sudor y del calor en los cuerpos húmedos,

casi el sonido del crepitar en una sartén.

 

Ahora el roce de un brazo se convierte en un precipicio,

gesto proscrito, peligro, error, fobia.

 

Escuchamos, observamos

la fragmentación del cuerpo social

hasta el desmoronamiento definitivo,

hasta la disolución de los sentimientos.

Una época propicia por malos mesías

los que nos hunden en el absurdo

de una verdad negra y aterradora...

los que aplican las cadencias infernales

al pie de la letra

inmortalizando las fuerzas oscuras

de la destrucción de un tiempo de amor

en la ciudad amurallada...

 

¿Podemos destejer este sórdido presentimiento

caminando con los ojos abiertos por la vida

siguiendo los senderos de la memoria

aprendiendo la lección de estos tiempos de encierro,

a distancia, en silencio,

con la cabeza gacha, para maldecir, o para odiar?

 

 ¿Podremos volver a sentir la dulzura de las gotas de saliva amadas

en el borde de nuestros labios?

¿esas que nos impiden zozobrar en lo absurdo?

  

“ESPOIR…dans le ventre des espagnoles, il y a l’espoir… » "ESPERANZA" (chanson de Léo Ferré)

 

en el vientre de la ciudad amurallada. 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Hommage aux disparus

 

« Cette année est une année

Comme si l'endroit et l'envers n'existaient plus

Comme s'il n'y avait plus de ligne

Comme si le dedans et le dehors étaient le vide et le plein 

Comme si les clairs obscurs épousaient les ombres 

Et les ombres rejoignaient la lumière 

Comme si les profondeurs remontaient à la surface aspirée vers le fond

Tout devient lisse

Infini

Insipide

Neutre

Mou

Nos électroencéphalogrammes plats devant ces corps étouffés 

Ou ceux noyés flottant au rythme de la Méditerranée

On avance masqués

Atomes

Bruit

Cellules

Carbone

Eau, ...oxygène… 

Eux n'en ont plus.


 

 

Este año es un año

como si el derecho y el revés ya no existieran

como si se hubiera acabado la cadena de montaje

como si el interior y el exterior fueran el vacío y el lleno

como si los claros oscuros se desposaran con las sombras

y las sombras se reunieran con la luz

como si las profundidades subieran a la superficie

aspirada hacia el fondo

 

Todo se vuelve liso, infinito, insípido, neutro, blando

nuestros electroencefalogramas planos

ante estos cuerpos varados

o aquellos que flotan al ritmo del Mediterráneo,

 

Seguimos adelante

átomos

ruido

células

carbono

agua

oxígeno…

ellos ya no tienen.

Traducción Antonio Orihuela


 

Le passé dé-composé

Le ciel autrefois bleu envahissait nos yeux

Bleu amoureux en quête d’ivresse

Bleu caramel pour fêter tes caresses

Bleu outremer profondeur des jours heureux

 

Je songe au ciel

À ses reflets douillets déposés sur les ondes

À ses ridules argentées caprices de la brise

À cette mémoire ancestrale voyageuse du temps

Filant comme une étoile rejoignant le néant

 

Ciel ?

Au royaume d’Hadès

Le monde ressemble à Londres

Tout est fumée

Gris

Noir

Opacité

Bruit étouffé

Lumière tamisée

 

Une purée de pois enveloppe nos ombres

Spectres errant sans fin dans cette pénombre

Respirant les fumées de la modernité

Échappées en cascades des tuyaux financiers

 

Asphyxie

Allergies à coup de clim

Les yeux pleurent dans cette nuit

Des larmes polluées coulent sur notre vie.

 

 

 



[1] « Avec le temps » 1971 - Auteur compositeur interprète :  Léo Ferré

[2] « L’Espoir » 1974 - Auteur compositeur interprète : Léo Ferré



Manuelle Parra. En: . En: Voces del Extremo: poesía y alegría. Ed. La Vorágine, 2022.

Fotografía de Carlos Pérez Siquier

 

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