COMME DANS L’AN MILLE OU UNCARRÉ DANS LE CERCLE
(Imprime en 1980 à Perpignan)
Manolo VALIENTE
I
La joie passe, blessé
à mort ;
par la richesse provocante,
par le fanatisme.
Par l’incommensurable
bêtise des hommes .
Et elle chante
malgré tout
l’espoir de vivre
dans un monde d’amour.
II
Oh ! joie qui meurt.
Je t’aime, car tu es encore
capable d’espérance.
III
Même si personne
ne me l’a dit,
je crains qu’un jour
les montagnes
ne seront plus,
et les plaines se lèveront
dans la mer.
Les poissons
fous d’épouvantes,
se mettront à voler,
comme nous poursuivons
l’Au-Delà.
IV
même si personne
ne me l’a dit,
je suis sur
que j’ai en moi :
ce qui est passé,
ce qui passe,
et ce qui passera.
V
Écoute, mon frère
L’antenne crache
de la salive électrique
sur les masses
qui accouchent
de l’avenir,
ou du passé.
Sur les grimaces
des Messieurs,
sur le tombes,
sur les chars
de combat,
sur le dos
des sous-marins.
VI
Le sol est chaud
comme le pain,
bien chaud ;
et la gravitation
part avec le chasseur
des sommets.
Le monde
s’apprête à éclater
et l’Antenne
continue à cracher.
VII
Le vieux fleuve
traine des anguilles
en deuil.
Les Atomes
ont l’angoisse
de la liberté.
Des armés
d’électrons
sont prêtes à la lutte :
contre le Proton,
contre l’Ether,
contre la Physique,
contre la foi.
VIII
La subdivision
chemine
par les sentiers
du Tréfond.
Le monde
nous quitte
par les Antennes :
en ondes,
en perturbations,
en circonférences.
Et personne
ne s’aperçoit.
Et plus tard…
il n’y aura plus
de solution.
IX
Suivons
suivons quand même
jusqu’à la Fin…
si Elle nous attend.
X
Frère …
Pleuvent
des sommets,
sur les yeux
ouverts,
de cœurs
sans chair
qui sont devenus
ciment.
XI
Des cœurs
qui sont
dans le dos.
Que l’hiver a rempli.
Des cœurs
qui se sont
mis de face
pour souffrir
ou déjà
souffert.
XII
Ils pleuvent toujours
des sommets ?
et la peur
saute d’épouvante.
XIII
Sillonnent
des mers sans contours
des bateaux longs
comme le temps.
Le matin
malgré tout,
nous offre
la sève de la nuit,
avec somnolence
d’étoiles.
Et dans la plage,
les plus beaux
chants de la mer
meurent
sous le sable.
XIV
Des patries
sans voix
renaissent
en se tenant
au cou
des têtes
qui n’existent pas.
Des visions
qui n’ont jamais vécu.
XV
Nous passons
rapides
sur les béliers géants
de nos instincts ;
au milieu
d’un énorme
camp de concentration ?
où un chasseur
Universel
a planté
un mirador.
XVI
Frère…
Je sens
qu’un millénaire
se meurt,
sous les pampres
immenses
d’un cep
d’équations
et de préceptes
cosmiques ;
Dans des formules
belles
et incompréhensibles
XVII
Il paraît
que du passé
nait l’instant,
et que du Néant
surgit le temps.
Le voilà tout,
et le voilà rien,
pour expliquer
notre soif ;
pour expliquer
notre faim.
XVIII
Revenons
à sentir.
Revenons
à nous laisser
avaler
par la force
du Tout.
Les angoisses
atomiques
de l’Univers
nous prendrons
le dernier
Dimanche.
XIX
Nous avons beau
ouvrir la bouche, désespérés
ce sont les Mondes
qui nous
avaleront.
XX
Si tout cela
te parait
insensé,
ne me dis rien
quand même.
Laisse-moi être
dévoré
par ma propre
faim
de vouloir
m’aimer
dans les autres.
***
COMO EN EL AÑO 1000 O UN CUADRADO DENTRO DE UN CÍRCULO
(Impreso en Perpignan en 1980)
I
La alegría pasa, herida
de muerte ,
por la riqueza provocadora,
por el fanatismo,
por la inconmensurable
estupidez de los hombres,
y canta
a pesar de todo
espero vivir
en un mundo de amor.
II
Oh ! alegría que mueres.
Te amo, porque todavía eres
capaz de esperanza.
II
Incluso si nadie
me dijera,
temo que un día
las montañas
ya no estarán,
y las llanuras se levantarán
en el mar.
Los peces
aterrorizados,
comenzará a volar,
mientras continuamos
en el más allá.
IV
incluso sin que nadie
me lo dijera,
estoy seguro
de que tengo en mi:
lo que ha pasado,
lo que pasa,
lo que pasará.
V
Escucha, mi hermano
La antena escupe
saliva eléctrica
sobre las masas
que dan a luz
al porvenir,
o al pasado,
sobre las muecas
de los señores,
sobre las tumbas,
sobre los carros de combate,
sobre la espalda
de los submarinos.
VI
El piso está caliente
como el pan, bien caliente;
y la gravitación
se va con el cazador
de las cumbres.
El mundo
se apresta a estallar
y la antena
continúa escupiendo.
VII
El viejo río
arrastra anguilas
en duelo.
Los átomos
tienen ansia
de libertad.
Armados de electrones,
están preparados para la lucha:
contra el protón,
contra el éter,
contra la física,
contra la fe.
VIII
La subdivisión
camina
por los senderos
de lo Profundo.
El mundo nos abandona
por las antenas:
en ondas,
en perturbaciones,
en circunferencias.
Y nadie se da cuenta.
Y más tarde...
Ya no habrá
solución.
IX
Seguimos
seguimos de todas formas
hasta el final...
si es que él nos espera.
X
Hermano...
Llueven las cumbres,
sobre los ojos abiertos
de corazones
sin carne
que se han convertido
en cemento.
XI
Corazones
que están en la espalda
que el invierno ha llenado.
Corazones
que se han
puesto delante
para sufrir
o ya han sufrido.
XII
Llueven siempre
cumbres
y el miedo
salta de espanto.
XIII
Surcan
mares sin contorno
barcos largos
como el tiempo.
La mañana,
pese a todo,
nos ofrece
la savia de la noche,
con somnolencia
de estrellas.
Y en la playa,
los más bellos
cantos del mar
mueren
bajo la arena.
XIV
Patrias
sin voz
renacen
agarrándose
al cuello
de cabezas
que no existen.
Visiones
que no han vivido nunca.
XV
Pasamos
rápidos
sobre los carneros gigantes
de nuestros instintos;
en medio
de un enorme
campo de concentración
donde un cazador
universal
ha plantado
una torre de vigilancia.
XVI
Hermano...
Siento
que un milenio
se muere
bajo los pámpanos
inmensos
de una cepa
de ecuaciones
y de preceptos
cósmicos:
en fórmulas
hermosas
e incomprensibles.
XVII
Parece
que del pasado
nace el instante,
y que de la nada
surge el tiempo.
Eso es todo
y eso es nada,
para explicar
nuestra sed;
para explicar
nuestra hambre.
XVIII
Volvemos a sentir.
Volvemos a dejarnos
tragar
por la fuerza
del Todo.
Las angustias atómicas
del Universo
nos cogerán
el último Domingo.
XIX
Por más que
abramos la boca, desesperados
estos son los mundos
que nos engullirán.
XX
Si todo esto
te parece
necio,
no me digas nada
a pesar de todo.
Déjame ser
devorado
por mi propia
hambre
de querer
amarme
en los otros.
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