documentos de pensamiento radical

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lunes, 9 de septiembre de 2019

3 poemas de VAGUE ET RESSAC de MANUELLE PARRA (traducción de Antonio Orihuela)





 Cette année est une année
comme si l'endroit et l'envers n'existaient plus,
comme s'il n'y avait plus de ligne,
comme si le dedans et le dehors était  le vide et le plein, 
comme si les clairs obscurs épousaient les ombres,
et les ombres rejoignaient la lumière, 
comme si les profondeurs remontaient à la surface aspirée vers le fond.

Tout devient lisse, infini, insipide, neutre, mou,
nos électroencéphalogrammes plats devant ces corps échoués
ou ceux flottant au rythme de la Méditerranée,

On avance
atomes,
bruit,
cellules,
carbone,
eau ...oxygène…
eux n'en ont plus.









Este año es un año
como si el derecho y el revés ya no existieran,
como si se hubiera acabado la cadena de montaje,
como si el interior y el exterior fueran el vacío y el lleno,
como si los claros oscuros se desposaran con las sombras,
y las sombras se reunieran con la luz,
como si las profundidades subieran a la superficie aspirada hacia el fondo.

Todo se vuelve liso, infinito, insípido, neutro, blando,
nuestros electroencefalogramas planos ante estos cuerpos varados
o aquellos que flotan al ritmo del Mediterráneo,

Seguimos adelante
átomos,
ruido,
células,
carbono, agua, ...oxígeno…
ellos ya no tienen.



MEMOIRE OUVRIERE

LA MALA LECHE 

L’usine est désaffectée et ses vitres brisées
sa sirène muette et ses portes arrachées

L’ouvrière meurtrie en  voyage nostalgique 
enfonce ses yeux gris dans ces temps oubliés

Elle murmure quelques mots en un souffle de vent
d’une voix ralentie par le poids de la peine

Un écho d’ «outre emploi » pour parler de ce temps
d’une vie d’ouvrière à surveiller le lait………..

« ils n’ont pas regardé les patrons que nous étions un couple de 57 ans
 Ils nous ont licenciés, tous les deux, le mari et la femme
On travaillait dur, à la chaine pour mettre le lait dans des bouteilles
C’est bon le lait
C’est nourrissant le lait
Tout le monde en boit,
les enfants, les femmes, les hommes,
et en plus il nous nourrissait.
Eux ils disaient : « ce n’est pas rentable »

De grands groupes sûrement …des actionnaires petits et grands,
Accrochés à la courbe de la bourse pour gagner sans travailler
Ils s’en fichaient du lait…  ils s’en fichaient de nous…
On s’est battu et cette usine on l’a occupée.
Une semaine. 15 jours.
Personne ne nous aidait, un peu le syndicat  mais pas beaucoup.
On était seul à se battre.
C’était dur.
Surtout qu’il fallait surveiller les cuves …..
C’était important,
il fallait se battre mais surtout on ne voulait  pas
laisser tourner le lait.. .»

Elle revient à elle
Reprend pied sur terre
Efface l’écume tant aimée
Un sourire aux lèvres
Et boit un verre de lait…………..




Mala leche

La fábrica está cerrada y sus vidrios rotos
su sirena muda y sus puertas arrancadas

La obrera herida de nostalgia
empuja sus ojos grises por esos tiempos olvidados

Ella susurra unas pocas palabras en un soplo de viento
con su voz ralentizada por el peso de la pena

Un eco de horas extras para hablar de este tiempo
de la vida de una obrera vigilando la leche

"Los jefes no vieron que éramos una pareja de 57 años
 Nos despidieron a los dos, marido y mujer
Trabajamos duro, en la cadena, para poner la leche en botellas.
La leche es buena,
la leche es nutritiva.
Todo el mundo la bebe,
niños, mujeres, hombres,
y además nos alimentó a nosotros,
pero ellos dijeron : no es rentable

Grandes grupos seguramente ...  pequeños y grandes accionistas,
enganchados a la curva del mercado de valores para ganar sin trabajar
no les importaba la leche ... No les importábamos nosotros ...
Luchamos y ocupamos esta fábrica.
Una semana. 15 días.
Nadie nos ayudó, un poco el sindicato, pero no mucho.
Estábamos solos en la lucha.
Fue difícil,
sobre todo porque tenías que vigilar los tanques ....
Fue importante,
Tuvimos que luchar, pero sobre todo
no queríamos que la leche se echara a perder ".

Ella interrumpe sus pensamientos
Vuelve a la tierra
Borra la espuma, tan querida,
pone una sonrisa en sus labios
y bebe un vaso de leche ...

Reanudar el trabajo con más ahínco si cabe
Dejar que las aspas giren





LES RÉALITÉS A LA DIÈTE 

Des poètes ont-ils besoin de lunettes ?

Ils déclament des vers
D'onde pure et claire 
De fleurs parfumées aux saveurs idylliques
D’oiseaux déployant leur ramage envoutant
De lunes amoureuses écrasant quelques larmes
De couchers de soleil qui chauffent leur bonheur
D’étoiles par milliers illuminant leur ardeur
De blés ondulant sous le souffle de la brise
De cerises accrochées aux oreilles de sylphides exquises..

Ne voient-ils pas ?

Les marées noires
Les oiseaux empêtrés sous le poids du pétrole
Les déchets nucléaires enfouis dans la terre
Le nuage de pollution qui masque les étoiles 
La couche d'ozone ennemi e du soleil
La forêt amazonienne réduite à une peau de chagrin
Les cheminées des usines rejetant l'asphyxie
vers nos poumons endoloris
Les fleurs en plastique ornant les cimetières
Les enfants nourris de poissons au mercure 
Ceux noyés, vendus, violés par des prêtres pédophiles 
Les femmes édentées sous la violence des coups
Les vieux extirpant des restes des poubelles
Les heures avalées en rythmes endiablés 
Les riches repus et les pauvres affamés 
Les OGM menaçant de mutiler nos doigts de pieds..

Des réalités, à la diète.



REALIDADES A DIETA  

¿Necesitan gafas los poeta?

Declaman sus versos de ondas puras y claras,
de flores perfumadas con sabores idílicos,
de aves que despliegan su hechizante ramaje,
de lunas amorosas aplastando unas cuantas lágrimas,
de puestas de sol que calientan su felicidad,
de miles de estrellas iluminando su ardor,
de trigo ondulante bajo el soplo de la brisa,
de cerezas que cuelgan en las orejas de sílfides exquisitas.  

¿No ven?

Las mareas negras.
las aves paralizadas bajo el peso del aceite.
Los residuos nucleares enterrados en la tierra.
La nube de contaminación que esconde las estrellas.
La capa de ozono enemiga del sol.
La selva amazónica desollada.
Las chimeneas de las fábricas que asfixian a nuestros pulmones doloridos.
Las Flores de plástico que adornan los cementerios.
Los Niños alimentados con peces llenos de mercurio.
Los ahogados, vendidos y violados por sacerdotes pedófilos.
Mujeres sin dientes bajo la violencia de los golpes.
Los ancianos removiendo entre los restos de la basura.
Las horas de trabajo mamadas a ritmo endiablado.

Los ricos hartos y los hambrientos pobres.
Los experimentos genéticos amenazando con mutilar nuestros dedos de los pies.  

Las realidades, en la dieta.  




Manuelle Parra. (inédito)
Traducción: Antonio Orihuela






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