Cette année est une année
comme si
l'endroit et l'envers n'existaient plus,
comme s'il n'y
avait plus de ligne,
comme si le
dedans et le dehors était le vide et le plein,
comme si les
clairs obscurs épousaient les ombres,
et les ombres
rejoignaient la lumière,
comme si les
profondeurs remontaient à la surface aspirée vers le fond.
Tout devient
lisse, infini, insipide, neutre, mou,
nos électroencéphalogrammes plats
devant ces corps échoués
ou ceux flottant
au rythme de la Méditerranée,
On avance
atomes,
bruit,
cellules,
carbone,
eau ...oxygène…
eux n'en ont
plus.
Este año es un
año
como si el derecho y el revés ya no
existieran,
como si se hubiera acabado la cadena de montaje,
como si el interior y el exterior fueran el
vacío y el lleno,
como si los claros oscuros se desposaran con
las sombras,
y las sombras se reunieran con la luz,
como si las profundidades subieran a la
superficie aspirada hacia el fondo.
Todo se vuelve liso, infinito, insípido,
neutro, blando,
nuestros electroencefalogramas planos ante
estos cuerpos varados
o aquellos que flotan al ritmo del
Mediterráneo,
Seguimos adelante
átomos,
ruido,
células,
carbono, agua, ...oxígeno…
ellos ya no tienen.
MEMOIRE OUVRIERE
LA MALA
LECHE
L’usine est désaffectée et ses vitres brisées
sa sirène muette et ses portes arrachées
L’ouvrière meurtrie en voyage nostalgique
enfonce ses yeux gris dans ces temps oubliés
Elle murmure quelques mots en un souffle de
vent
d’une voix ralentie par le poids de la peine
Un écho d’ «outre emploi » pour
parler de ce temps
d’une vie d’ouvrière à surveiller le lait………..
« ils n’ont pas regardé les patrons que
nous étions un couple de 57 ans
Ils
nous ont licenciés, tous les deux, le mari et la femme
On travaillait dur, à la chaine pour mettre le
lait dans des bouteilles
C’est bon le lait
C’est nourrissant le lait
Tout le monde en boit,
les enfants, les femmes, les hommes,
et en plus il nous nourrissait.
Eux ils disaient : « ce n’est pas
rentable »
De grands groupes sûrement …des
actionnaires petits et grands,
Accrochés à la courbe de la bourse pour gagner
sans travailler
Ils s’en fichaient du lait… ils s’en fichaient de nous…
On s’est battu et cette usine on l’a occupée.
Une semaine. 15 jours.
Personne ne nous aidait, un peu le
syndicat mais pas beaucoup.
On était seul à se battre.
C’était dur.
Surtout qu’il fallait surveiller les cuves …..
C’était important,
il fallait se battre mais surtout on ne
voulait pas
laisser tourner le lait.. .»
Elle revient à elle
Reprend pied sur terre
Efface l’écume tant aimée
Un sourire aux lèvres
Et boit un verre de lait…………..
Mala leche
La fábrica está cerrada y sus vidrios rotos
su sirena muda y sus puertas arrancadas
La obrera herida de nostalgia
empuja sus ojos grises por esos tiempos olvidados
Ella susurra unas pocas palabras en un soplo de viento
con su voz ralentizada por el peso de la pena
Un eco de horas extras para hablar de este tiempo
de la vida de una obrera vigilando la leche
"Los jefes no vieron que éramos una pareja de 57 años
Nos despidieron a los dos, marido y mujer
Trabajamos duro, en la cadena, para poner la leche en botellas.
La leche es buena,
la leche es nutritiva.
Todo el mundo la bebe,
niños, mujeres, hombres,
y además nos alimentó a nosotros,
pero ellos dijeron : no es rentable
Grandes grupos seguramente ... pequeños
y grandes accionistas,
enganchados a la curva del mercado de valores para ganar sin trabajar
no les importaba la leche ... No les importábamos nosotros ...
Luchamos y ocupamos esta fábrica.
Una semana. 15 días.
Nadie nos ayudó, un poco el sindicato, pero no mucho.
Estábamos solos en la lucha.
Fue difícil,
sobre todo porque tenías que vigilar los tanques ....
Fue importante,
Tuvimos que luchar, pero sobre todo
no queríamos que la leche se echara a perder ".
no queríamos que la leche se echara a perder ".
Ella interrumpe sus pensamientos
Vuelve a la tierra
Borra la espuma, tan querida,
pone una sonrisa en sus labios
y bebe un vaso de leche ...
Reanudar el trabajo con más ahínco si cabe
Dejar que las aspas giren
LES RÉALITÉS A LA
DIÈTE
Des poètes ont-ils besoin de lunettes ?
Ils déclament des vers
D'onde pure et claire
De fleurs parfumées aux saveurs idylliques
D’oiseaux déployant leur ramage envoutant
De lunes amoureuses écrasant quelques larmes
De couchers de soleil qui chauffent leur bonheur
D’étoiles par milliers illuminant leur ardeur
De blés ondulant sous le souffle de la brise
De cerises accrochées aux oreilles de sylphides exquises..
Ne voient-ils pas ?
Les marées noires
Les oiseaux empêtrés sous le poids du pétrole
Les déchets nucléaires enfouis dans la terre
Le nuage de pollution qui masque les étoiles
La couche d'ozone ennemi e du soleil
La forêt amazonienne réduite à une peau de chagrin
Les cheminées des usines rejetant l'asphyxie
vers nos poumons endoloris
Les fleurs en plastique ornant les cimetières
Les enfants nourris de poissons au mercure
Ceux noyés, vendus, violés par des prêtres pédophiles
Les femmes édentées sous la violence des coups
Les vieux extirpant des restes des poubelles
Les heures avalées en rythmes endiablés
Les
riches repus et les pauvres affamés
Les
OGM menaçant de mutiler nos doigts de pieds..
Des
réalités, à la diète.
REALIDADES
A DIETA
¿Necesitan gafas los poeta?
Declaman sus versos de ondas puras y
claras,
de flores perfumadas con sabores idílicos,
de aves que despliegan su hechizante
ramaje,
de lunas amorosas aplastando unas cuantas
lágrimas,
de puestas de sol que calientan su
felicidad,
de miles de estrellas iluminando su ardor,
de trigo ondulante bajo el soplo de la
brisa,
de cerezas que cuelgan en las orejas de
sílfides exquisitas.
¿No ven?
Las mareas negras.
las aves paralizadas bajo el peso del
aceite.
Los residuos nucleares enterrados en la
tierra.
La nube de contaminación que esconde las
estrellas.
La capa de ozono enemiga del sol.
La selva amazónica desollada.
Las chimeneas de las fábricas que asfixian
a nuestros pulmones doloridos.
Las Flores de plástico que adornan los
cementerios.
Los Niños alimentados con peces llenos de mercurio.
Los ahogados, vendidos y violados por
sacerdotes pedófilos.
Mujeres sin dientes bajo la violencia de
los golpes.
Los ancianos removiendo entre los restos de
la basura.
Las horas de trabajo mamadas a ritmo
endiablado.
Los ricos hartos y los hambrientos pobres.
Los experimentos genéticos amenazando con
mutilar nuestros dedos de los pies.
Las realidades, en la dieta.
Manuelle Parra. (inédito)
Traducción: Antonio Orihuela
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